Ce documentaire explore comment l’affaire Seznec, jugée en 1924, est devenue “l’affaire du siècle”. Il analyse le rôle des médias et du pouvoir judiciaire dans la longévité de ce fait divers, questionnant la construction sociale et médiatique d’un procès historique toujours débattu.
« Durant un siècle, le dossier du procès Seznec qui aurait pu rester confiné dans un rayonnage d’archives a continué de passionner le public. Les articles de presse sont innombrables. Chaque décennie s’est enrichie de nouveaux livres. Depuis l’après-guerre, la télévision, la radio et le cinéma ont pris le relais. Quant aux sites web et aux réseaux sociaux, c’est par dizaines qu’ils traitent actuellement cette histoire. Comment a-t-elle pu tenir une telle distance ? C’est ici pour moi que réside le véritable mystère de l’affaire Seznec. Avec ce film, il ne s’agissait nullement d’ajouter une nouvelle pierre aux innombrables enquêtes déjà publiées ou diffusées. Je n’ai pas cherché pas à établir une quelconque vérité sur des faits qui, somme toute, relèvent au départ d’un crime crapuleux assez ordinaire. Pour moi, l’intérêt de l’affaire Seznec est celui de sa construction dans la durée. C’est à cela que j’ai voulu m’attacher, en faisant le récit de la transformation d’un fait-divers criminel en un phénomène médiatique national. Ne pas m’intéresser à l’affaire mais à l’histoire de l’affaire. Raconter la fabrication du mythe à partir des archives, le dossier judiciaire, la presse, les émissions radiophoniques et télévisées, les témoignages, etc. Construire un récit factuel pour souligner le mélange d’illusions, de démagogie et souvent de mensonges, qui a permis d’installer dans l’opinion, la certitude de la condamnation d’un innocent en dessinant l’image d’un héros breton, objet d’un complot d’État, broyé par la machine judiciaire. » – Pierre-François Lebrun, extrait du dossier de presse du film.
