Secrets et mensonges

« Il est des moments où l’on hésite à parler d’un film. Sa densité, la richesse de sa réalisation, les qualités de ses interprètes, la puissance de son sujet… quand on a si peu de place pour s’expri-mer. Secrets et mensonges est de ceux-ci. La Palme d’Or qu’il a obtenue au Festival de Cannes 1996 ainsi que le prix d’interprétation féminine à Brenda Blethyn sont là pour en témoigner. On pourrait parler de l’infinie pudeur, de la douleur vive… ce qui est remarquable c’est à quel point le film nous impose un rythme, nous entraîne sans pitié au cœur des émotions qui le constituent, nous malmène à l’unisson des personnages. Jamais deux heures vingt de film ne furent si éprouvantes, chargées des émotions simples d’un quotidien de douleurs et d’humanité. On quitte la salle avec la satisfaction béate d’avoir assisté à la projection d’un film rare. » – Christophe Calzado, Fiches du cinéma.

Secrets et mensonges n’a pas pris une ride. Au contraire, quel plaisir de retrouver tous ces personnages si imparfaits et si justes à la fois. Les séquences d’anthologie sont légion. Citons-en trois : 1. LA scène de rencontre entre Hortense, jeune femme noire bien dans sa peau et sa mère biologique blanche, Cynthia, complètement paumée ;  2. Le pétage de plomb de Maurice qui ne supporte plus… les secrets et les mensonges de sa famille ; 3. Quand Cynthia présente sa fille noire au reste de sa famille un dimanche midi… Incontournable. Inoubliable.