À travers la figure d’Edward Bernays, inventeur du marketing moderne, ce film retrace l’évolution des techniques de manipulation des foules et du « soft power ». De la propagande militaire aux stratégies publicitaires, il expose comment les gouvernements et les industries ont façonné les comportements collectifs, interrogeant la puissance de la persuasion.
La propagande de masse, spontanément associée aux régimes totalitaires, a en réalité été inventée aux États-Unis au début du XXe siècle. Son succès donne naissance à une nouvelle forme omniprésente et permanente de propagande : les « relations publiques ». S’appuyant sur les découvertes de la psychologie sociale, celles-ci visent à manipuler l’opinion et à fabriquer le consentement des masses. Au service des élites économique et politique, elles façonnent secrètement tous les aspects de la vie d’une société démocratique. Le film retrace le parcours d’Edward Bernays (1891-1995), l’un des inventeurs et théoriciens des « relations publiques ». Ses techniques de persuasion – qui ont largement influencé le marketing et la publicité modernes, mais aussi la propagande nazie – ont promu le consumérisme, inventé de toutes pièces un petit-déjeuner « typiquement américain », ou encore encouragé avec succès les femmes à fumer. Aux côtés de la CIA, sa propagande fondée sur la désinformation a également joué un rôle important dans le coup d’État contre le président du Guatemala en 1954. À travers une narration claire et dynamique, de nombreuses images d’archives et des éclairages de spécialistes – tel que le linguiste Noam Chomsky – le documentaire suscite une prise de conscience des dangers qui menacent le libre arbitre dans nos sociétés. À l’ère de l’omniprésence des écrans et des réseaux sociaux, du deep-fake et des « influenceurs », le film apparaît comme un appel à l’éveil nécessaire de l’esprit critique de chacun.

