Ne pleurez pas sur mon cadavre

Ne pleurez pas sur mon cadavre

Ne pleurez pas sur mon cadavre

De :
Hu Jie
2006
1h12

Août 1966, début de la Révolution culturelle. Mme Biang ZhongYoun, proviseure d’un lycée de jeunes filles de Pékin, est battue à mort sur une place publique par ses élèves gardes rouges. Retour en 2006, sur cet événement tragique avec le mari de Mme Biang ZhongYoun et plusieurs témoins.

Hu Jie est un cinéaste chinois indépendant qui brave la censure de son pays depuis 30 ans. Il est passé sous les radars de quasiment tout le monde : les journalistes, les festivals, les distributeurs de films. Et pourtant son œuvre, à l’instar de celle de Wang Bing, s’attaque frontalement à l’histoire des crimes de la période maoïste. Le cinéma chinois, pendant les années 90, a remis en scène les séances publiques d’autocritique, d’humiliations de la Révolution culturelle (Adieu ma concubine de Chen Kaige, Vivre de Zhang Yimou) et Wang Bing, de manière plus confi-dentielle, a dénoncé la violence et l’arbitraire de la répression d’alors (Fengming, chronique d’une femme chinoise), mais ces films n’ont pu ou su montrer qu’une partie des crimes maoïstes. Ne pleurez pas sur mon cadavre a une valeur historique et artistique sans équivalent : car le mari de Mme Biang ZhongYoun a pris des photos de son appartement couvert de dazibaos de lycéennes avec menaces de mort avant le tabassage à mort de sa femme et puis il a photographié son corps. Même quand on connaît la violence éruptive de la Révolution culturelle, on est saisi d’effroi. Et surtout, le cinéaste Hu Jie a patiemment recueilli trois témoignages accablants et concordants : celui du mari de la proviseure assassinée mais également celui d’un enseignant (condamné par les Gardes rouges lycéennes à nettoyer les latrines), témoin direct de l’assassinat de Mme Biang Zhongyoun et d’une troisième enseignante. Le réquisitoire de Hu Jie est terrifiant et implacable. Comme le rappel des faits : la proviseure Biang Zhongyoun fut la deuxième victime publique de la Révolution culturelle, l’impunité qui s’en suivie libéra une violence phénoménale avec la torture et le massacre de 1770 professeurs de Pékin dans les quatre semaines suivantes.

Pendant le Festival, une sélection de 22 gravures de Hu Jie (extraites de l’exposition « La Chine rouge en noir et blanc ») sera proposée dans le hall du cinéma.

Fiche du film

Réalisation
Hu Jie
Année
2006
Durée
1h12
Programmé au festival
2025
Pays
Chine
Partager