L’Île de la demoiselle

L’Île de la demoiselle

L’Île de la demoiselle

De :
Micha Wald
2025
1h41

Enceinte d’un autre homme que son futur époux, la jeune Marguerite est abandonnée sur une île déserte au large de Terre-Neuve avec l’homme qui l’a violée et sa suivante.

Inspiré de l’histoire de Marguerite de La Rocque de Roberval, rapporté par Marguerite de Navarre et André Thévet, un explorateur et écrivain-géographe du XVIe siècle, L’Île de la Demoiselle revisite ce récit légendaire et transforme cette histoire oubliée en une fresque intime et universelle, une œuvre féministe et politique, qui résonne puissamment avec les enjeux contemporains.

1542, Marguerite de la Rocque est promise à son oncle, vice-roi du Canada et commandant de l’expédition vers le Nouveau Monde. Elle fait la connaissance de Thomas d’Artois, un homme de l’équipage qui finit par abuser d’elle. Lorsque sa grossesse est découverte en pleine traversée, Marguerite est abandonnée sur une île déserte au large de Terre-Neuve, avec Thomas et Damienne, sa servante. Cette île devient alors le théâtre d’une lutte acharnée contre les éléments, la solitude, la faim et la folie. La nature, tour à tour sublime et menaçante, devient le miroir du tempérament viscéral de Marguerite, vulnérable et puissante à la fois, admirablement incarnée par Salomé Dewaels (révélée dans Illusions perdues). De retour en France après deux ans d’exil sur l’île, elle confie son histoire à la Reine, espérant échapper à la condamnation d’un procès pour sorcellerie. Dans cette société du XVIe siècle, son isolement extrême, sa résistance face à la nature, sa survie miraculeuse et sa maternité hors mariage sont autant d’éléments qui ne peuvent être que l’œuvre du diable. Même si aucun procès n’est attesté historiquement, Micha Wald en fait un puissant levier narratif et politique et inscrit son héroïne dans une lignée de femmes accusées, bannies, sacrifiées, pour avoir dérogé à l’ordre établi du patriarcat. 

En redonnant voix à Marguerite et en interrogeant les récits fondateurs et les silences de l’histoire : la brutalité des expéditions coloniales, l’effacement des figures féminines, et la violence des normes patriarcales, Micha Wald signe un geste cinématographique audacieux, à la croisée du drame historique et du récit de survie, une œuvre sensorielle (la photographie de Joachim Philippe, baignée de brumes marines et de lumières crues, est magnifique) et engagée.

  • Micha Wald

    Micha Wald

    Micha Wald est un scénariste et réalisateur belge né à Bruxelles en 1974. Formé à l’Institut national supérieur des arts du spectacle et à l’Université libre de Bruxelles, il débute avec des courts métrages remarqués, dont Alice et moi (2004), primé à la Semaine de la Critique à Cannes. Son premier long métrage, Voleurs de chevaux (2007), sélectionné à Cannes, confirme son talent pour les récits historiques et sensoriels. Il enchaîne avec Simon Konianski (2009), une comédie dramatique sur les mémoires familiales. Micha Wald signe aussi le scénario de Cavale (2018) de Virginie Gourmel. L’Île de la demoiselle est son troisième long métrage.

Fiche du film

Réalisation
Micha Wald
Année
2025
Durée
1h41
Date de sortie française
Mercredi 25 mars 2026
Scénario

Agnès Caffin, Samuel Malhoure, Olivier Meys, Micha Wald

Programmé au festival
2025
Interprètes

Salomé Dewaels (Marguerite de la Rocque), Louis Peres (Thomas d’Artois), Candice Bouchet (Damienne Latour), Alexandra Lamy (La Reine Marguerite de Navarre)

Image
Joachim Philippe
Montage
Alain Dessauvage
Couleurs
Film en Couleur
Production
Anton Iffland Stettner et Eva Kuperman pour Stenola Productions - Alexandre Gavras pour KG Productions
Coproduction
Czar TV
Distributeur
The Jokers
Son
Jan Deca
Costumes
Tzigane de Braconier
Décors
Héléna Cisterne
Format
DCP
Pays
Belgique, France
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