À Francfort en 1958, un jeune procureur mène l’enquête pour faire juger les criminels nazis responsables des camps de concentration. Face au silence collectif et aux dénis, il dévoile l’ampleur des crimes oubliés, posant les bases de la mémoire allemande contemporaine.
Ce fut l’événement du Festival du Film d’Histoire 2014. Unanimité chez les jurys professionnels et étudiants comme chez le public. Cerise sur le gâteau : le charme, l’éloquence et la simplicité de Giulio Ricciarelli, réalisateur allemand d’origine italienne alors présent au Jean Eustache. Après Pessac, le film a continué sa moisson de récompenses. Partout où il est passé, le public a été conquis. Il est conquis d’abord par la puissance du sujet : le premier procès de criminels nazis organisé par les Allemands eux-mêmes en 1963. Le premier choc du film vient de la découverte de cette chape de plomb qui avait endormi la conscience allemande jusqu’au début des années 60. A ce moment-là, la Shoah, dont on parlait tant dans le monde entier était complètement occultée dans la société allemande. Le film ausculte avec précision les mécanismes de cette anesthésie mémorielle puissante et raconte par le menu le parcours d’obstacles suivi par le jeune procureur Johann Radmann pour sortir l’Allemagne de cet incroyable déni. Le scénario prend dès l’ouverture des allures de suspense historique, s’attachant en permanence à mettre en lumière l’ambivalence et l’ambiguïté de chacun des personnages. Cette plongée dans l’Histoire est à la fois respec-tueuse des faits, de l’ambiance et de l’esprit d’une époque sans pour autant ployer sous aucune forme de didactisme. C’est intelligent, solide, trépidant et qui plus est bien joué. – François Aymé
Fiche du film
Réalisation
Année
Durée
Programmé au festival
2025Interprètes
Alexander Fehling, André Szymanski, Friederike Becht

