La fille de Brest

La Fille de Brest, le film, est à la confluence de la volonté, de la ténacité et de la conviction de trois femmes. À l’origine, il y a cette fameuse « fille de Brest » qui, loin de Paris, avec perspicacité puis avec une forme d’entêtement vivace s’attaque aux laboratoires Servier. Avec aussi la foi, les bouts de ficelle et la force du naïf. Irène Frachon n’a pas été seulement une lanceuse d’alerte, elle a également dénoncé des abus et les failles béantes d’un système d’autorisation des médicaments. Quand la réalité dépasse la fiction, alors il faut en faire un film. Ce qui fut fait. Et c’est là qu’intervient le deuxième personnage féminin : Emmanuelle Bercot. La cinéaste bâtit son histoire comme une bataille. Ne fait aucun complexe quant à sa capacité, à faire comprendre les effets secondaires dévastateurs du Médiator, les principes de la recherche médicale, les fonctionnements de l’univers hospitalier, la puissance et l’influence des labos. Et le troisième personnage féminin de l’aventure n’est autre que l’actrice révélée par la série danoise Borgen : Sidse Babett Knudsen. Cousine de Julia Roberts dans Erin Brockovitch, seule contre tous, elle a le même abattage, la répartie cinglante, le verbe fleuri. Elle aime surprendre, bousculer. Tombe. Se relève. Encaisse et envoie. Les superhéros de chez Marvel ne lui arrivent pas à la cheville côté hargne et… charme. Car enfin, c’est bien ce dont il s’agit : l’histoire d’une super héroïne qui a des super pouvoirs : l’honnêteté, le courage, la force de persuasion et de conviction. – François Aymé