Cecil B. DeMille, l’inventeur du blockbuster

De Cecil B. DeMille, on connaît le maitre de l’épopée biblique mais ses légendaires Dix commandements ne doivent pas faire oublier qu’il a été l’un pionniers d’Hollywood : premier réalisateur à tourner à Los Angeles, il a posé les bases de la grammaire cinématographique moderne et fait du cinéma un moyen d’expression majeur, n’hésitant pas à se lancer dans des projets pharaoniques à une époque où n’existaient ni images de synthèse, ni effets spéciaux. « Il est le père du blockbuster » explique Martin Scorsese dans l’entretien exceptionnel qu’il a accordé à ce film. « Sans lui, il n’y aurait ni Steven Spielberg ni James Cameron. » Pendant près de cinquante ans, il a été le cinéaste américain par excellence. On se pressait à ses films, comme s’il était une « marque » à lui seul. Arborant jodpuhr et bottes cavalières, il a su, dès le départ, se créer un personnage : celui d’un homme sûr de lui, conquérant, autoritaire, pour ne pas dire despotique. Pas étonnant que Billy Wilder l’ait choisi en 1950 pour incarner l’archétype du réalisateur hollywoodien dans son chef d’œuvre, Sunset boulevard… On l’a vu comme un cinéaste mégalo et pompier. On lui a reproché son attitude durant le maccarthysme. Mais l’homme était bien plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord et sa filmographie – 70 films – est autrement plus diverse qu’on ne l’imagine…