Pendant la Seconde Guerre mondiale, Kurt Gerstein, un officier SS allemand, épaulé par un jeune jésuite, Ricardo Fontana, tente d’informer le Pape Pie XII et les Alliés du génocide des Juifs organisé par les nazis dans les camps de concentration.
Comment le régime nazi a-t-il pu mettre en œuvre ses programmes d’assassinat des handicapés et des juifs au cœur de l’Europe chrétienne, sous les yeux des clergés et des fidèles ? Costa-Gavras s’attaque au sujet avec sa fougue habituelle en adaptant la pièce Le Vicaire de Rolf Hochhuth jouée la première fois en 1963 dans un climat devenu très sensible à ces questions après le procès Eichmann. Le réalisateur met en scène avec brio des personnages réels et fictifs emportés dans le malström d’une histoire tragique. On suit avec émotion et sympathie les porteurs de la dénonciation du crime jusque dans les arcanes du Vatican ; on les voit se heurter à l’incrédulité, à la veulerie, au mur du silence alors que le sifflet des locomotives qui mènent leurs passagers vers la mort hurle dans la nuit. Si l’attitude du pape Pie XII face au génocide des juifs est ici centrale, le film permet d’évoquer les réactions des Alliés tout aussi ambiguës. L’ouverture complète des archives du Vatican et des pays belligérants permet de valider globalement le constat dressé par Costa-Gavras et son co-scénariste Jean-Claude Grumberg, très bon connaisseur de la période. Amen. aborde également la question ardue de la représentation de la Shoah : que faut-il montrer pour être crédible, que peut-on montrer sans voyeurisme ? La mise en scène et le montage offrent à cet égard une séquence d’anthologie sans paroles mais où tout est dit. Avec plus d’un million d’entrées, le film, en dépit de polémiques, rencontra son public et reçut le César du meilleur scénario. – Patrick Richet, extrait du Ciné-dossier Amen.
Fiche du film
Réalisation
Année
Durée
Programmé au festival
2025Interprètes
Ulrich Tukur, Mathieu Kassovitz, Ulrich Mühe

