L’Œuvre invisible

L’Oeuvre invisible porte sur un cinéaste nommé Alexandre Trannoy. Son nom ne vous dit rien ? C’est normal : malgré 30 ans de projets, et même de tournages avec Jean Rochefort, Anouk Aimée, Lino Ventura ou Marlene Dietrich, Trannoy n’a jamais réussi à terminer le moindre film… C’est un rêveur sublime, à l’œuvre invisible. Un Don Quichotte de cinéma. Le film est une quête sur les traces du fantôme de cinéma de Trannoy, à la poursuite de cet homme qui a passé sa vie à porter des projets grandioses, qu’il échouait avec panache et systématisme. Les deux réalisateurs de L’Oeuvre invisible ont eux-mêmes rencontré des aléas similaires durant les 15 années qu’a duré la fabrication du film. À croire que les échecs de Trannoy étaient devenus contagieux… Le film épouse cette mise en abime et les interrogations qu’elle soulève sur la frontière entre la réalité et l’imaginaire. C’est une déclaration d’amour au cinéma et à ses rêveurs, une enquête intime sur la valeur des rêves que tout créateur porte en lui, et sur la ferveur dont il faut faire preuve pour leur donner corps. Le plus précieux allié du film a été Jean Rochefort, qui y occupe une place centrale. Il fut le meilleur ami de Trannoy. L’Oeuvre invisible est, de fait, son dernier film : une œuvre testament.