Dans le Londres des années 1930, un propriétaire de cinéma impliqué dans un réseau de saboteurs projette un attentat. Sa femme, ignorant la double vie de son mari, découvre la vérité après la mort tragique de son frère, pris dans les rouages du complot.
Le Hitchcock, période British, fait bien entendu la part belle à l’espionnage : de L’Homme qui en savait trop à Une Femme disparaît en passant par Les 39 marches et Quatre de l’espionnage. Une belle série dans laquelle Agent secret (en anglais Sabotage), adapté du roman de Joseph Conrad, se distingue en particulier par son personnage du méchant et deux scènes d’anthologie. Le méchant qui est à la fois un traître, un espion et un meurtrier n’est autre… qu’un directeur de cinéma, ce qui, notons le, est absolument unique dans toute l’histoire du cinéma. Cela permet surtout à Alfred Hitchcock d’inscrire son suspense dans l’ambiance d’une salle de cinéma et d’avoir des effets miroir ou au contraire de contraste entre le suivi de l’action et les films projetés (le personnage principal féminin apprend la mort violente d’un proche en regardant un dessin animé de Walt Disney). Les deux scènes d’anthologie à revoir sont bien entendu : la scène où l’on suit un petit garçon prenant le bus et portant à son insu une bombe, les retards du bus risquant de le faire exploser lui-même avec son engin ; l’autre scène est celle où le cinéaste nous associe volontiers à l’acte criminel vengeur de son personnage principal féminin (une séquence qui eut été probablement censurée outre-Atlantique). Pour le reste, les ambiances brumeuses britanniques sont bien au rendez-vous dans un noir et blanc au charme suranné à souhait et la vilaine trogne du méchant face au joli minois de Sylvia Sydney (qui est son épouse…) font merveille avec quelques pointes d’humour noir au passage. – François Aymé
Fiche du film
Réalisation
Année
Durée
Programmé au festival
2025Interprètes
Desmond Tester, John Loder, Joyce Barbour

